Il a dit : « Ça m’aide à me sentir beau. »

Doit-on tout attendre de son métier ? Epanouissement et rémunération, bonheur et équilibre ? Doit-on nécessairement l’aimer ? Peut-on tous se permettre d’aimer son métier ? À quelle place serait-il sain de le mettre ? J’ai trop de questions et pas assez de réponses.

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4 min ⋅ 14/12/2025

J’ai toujours été passionnée par les métiers. Trouver son métier, le sien propre, celui qu’on adore faire, dans lequel on est bon, pour lequel on est reconnu, a fait partie de mes plus grands fantasmes. Je suis fascinée par les métiers que les autres exercent. À quoi consacrez-vous vos journées ? À quoi sert votre métier ? Aimez-vous ce que vous faites ? Y a-t-il des gestes propres à votre métier ? Un vocabulaire entier ? Et face aux métiers sans nom précis, difficiles à borner, auxquels on ne pense jamais spontanément, voici ma curiosité redoublée : dites-moi tout, je veux tout savoir. Je pourrais me questionner sur cette obsession. Peut-être devrait-on toujours questionner ses obsessions.

Je n’ai jamais pu me résoudre à l’idée que mon métier ne soit pas identitaire pour moi. Quand je suis tombée malade et que je ne parvenais plus à pratiquer mon métier, j’ai senti un immense vide identitaire en moi. Qui étais-je si je n’écoutais plus les gens me raconter leur histoire, leur parcours, leur métier, leurs convictions ? Si je n’écrivais plus ? Le plus dur à vivre n’était même pas que je n’étais plus en mesure de pratiquer mon métier, mais que je n’en avais absolument plus envie. Il n’avait plus aucun sens pour moi. Comme ça, du jour au lendemain, littéralement, ce que je passais mes journées à faire me paraissait désuet, incongru, insensé, idiot même. Pour quoi le faire ?

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Par Aurélie Jeannin

Les récits que nous faisons de nous sont très puissants. Certains nous ligotent, nous limitent. D’autres nous portent de façon grandiose et libérée. Je m’appelle Aurélie Jeannin. J’accompagne par le récit, sous des formes diverses.

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